Entre
les villages actuels de Camplong et de Graissessac, au sommet d'une
montagne qui do
mine
les vallées de la Mare et de l'Espaze a été construit
un
édifice religieux.
Au cours des siècles
cette montagne a porté les noms de "podium,
podio, podiano, puy" On peut
y voir
une église désaffectée très ancienne, l'église St Sauveur du Puy (Sancti
Salvatori de Podio), de construction gothique restaurée en 1991. Autour
de l'an mil, cette église était rattachée administrativement à l'Abbaye
de Joncels. Ce lieu de culte semble avoir été le siège de la première
paroisse de cette contrée. C'est dans ce bâtiment culturel antique,
que se rassemblaient les petites communautés de Camplong, Graissessac
et des hameaux environnants.
Dès
le 12ème siècle, l'existence de la paroisse de Camplong est attestée
par les archives. L'église St Sauveur du Puy faisait partie de l'une
des 28 églises que possédait l'Abbaye de Joncels lors de l'énumération
des biens de ce monastère publiée à Rome dans une bulle du Pape Innocent
II en 1135. Au 13ème siècle, il semble que les deux églises étaient
le siège d'une seule et même paroisse.
Au
14ème siècle, les deux églises sont rattachées administrativement à
Boussagues, l'un des trois Archiprêtrés du Diocèse de Béziers (avec
Cazouls les Béziers et le Poujet). L'Archiprêtré de Boussagues comptait
alors 44 églises ou annexes. Cette organisation est restée en place
jusqu'à la révolution Française.
Le
1er décembre 1364 a lieu à Boussagues une élection
consulaire. A cette époque il était stipulé que
parmi les attributions des futurs Consuls figure l'obligation de construire,
entretenir et réparer les églises et les clochers de Notre
Dame de Boussagues, St Sauveur du Puy, Notre Dame de Camplong, etc...
En
1622 les troubles et la guerre avec les protestants
recommencèrent dans le midi. Une armée royale avec à sa tête le roi
Louis XIII vint en Languedoc.
En
attendant les renforts de cette armée, le Duc de Montmorency, Gouverneur
du Languedoc, décida de réduire toutes les petites places protestantes
du haut biterrois : Bédarieux, Lunas, Graissessac,, Faugères, Soumartre.
Un des officiers, Mr de Rignac, se retourna aussitôt contre "le
Fort de Graissessac" tenu par 200 hommes.
Le
10 Février 1622, le Fort fut attaqué en plein midi; Mr de Rignac fut
blessé au bras et de nombreux assaillants furent tués. La troupe catholique
ne pouvant emporter la position par l'assaut, il fut décidé d'avoir
recours à la mine, au "pétard". Après avoir fait sauter la
porte du Fort, les assiégés ne pouvant plus résister, se rendirent et
on leur accorda la vie sauve.